OpinionLa Mère de toutes les Trahisons

La Mère de toutes les Trahisons

Ecrit par Docteur Chétima Boulama

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La situation politique du Niger est, on ne peut plus, complexe. A maints égards, elle rappelle une marmite bouillante sans soupapes de sécurité, échappant au contrôle des sorciers, dont les différents ingrédients et herbes en cuisson semblent s’être transformés en une mixture, plus qu’explosive ! C’est à en croire que les forces maléfiques déclenchées ne sont plus maîtrisée. N’est pas le vénérable druide, Panoramix, de la bande dessinée, Astérix et Obélix, pour arrêter cette fission nucléaire en potion magique transformant un Etat de droit en une République bananière à la Papa et Bébé-Doc de la famille Jean Claude Duvalier en Haïti.

En attendant que les charlatans autour de la cocotte-minute en voie d’une terrible déflagration trouvent, dans leur alchimie, la bonne formule, les radiations ou les émanations toxiques qui s’y dégagent vicient et polluent l’air de la liberté, de la Démocratie et de la bonne gouvernance au Niger en ouvrant grandement les portes des incertitudes, de l’inconnue et des mois sans salaires.

Ce qui devrait être au départ, une simple Révolution de Palais de Mahamadou Issoufou et Tchiani se compliqua avec le refus de démission de Bazoum les obligeant à transformer leur conspiration en un vrai putsch qui devrait nécessairement associer des acteurs nouveaux, les autres corps des FDS, jusque-là, des coépouses de la Garde Présidentielle.

La compréhension de ce méli-mélo, dans lequel, on ignore le vrai centre du pouvoir, est pourtant simple à décrypter en se faisant aider par quelques outils…

Ces outils, il ne faut pas les chercher loin, ils sont sous nos pieds ! Il s’agit simplement des riches enseignements de la sagesse africaine à travers ses proverbes et du patrimoine culturel français avec ses fables, même si, parler de la France risque de s’attirer le courroux des nouveaux Généraux patriotes de la rue, les maîtres des ronds-points. En fait, il donne une sorte d’explication simplifiée de lecture comme le bulletin d’information « En français facile » de Delgrange Adrian de RFI, interdite de diffusion dans le nouvel espace des pays de ladite, toute nouvelle « Alliance des Etats du Sahel ». Commençons néanmoins par une fable du patrimoine français.

’’La femme et la poule ‘’

Beaucoup de nigériens connaissent quelques-unes de cent-vingt-et-une fables de la Fontaine et singulièrement « La poule aux œufs d’or ». Par contre, ils sont nombreux à ignorer « La Femme et la Poule » d’Esope de l’Antiquité gréco-romaine dont les 358 fables animalières furent, au 17ème siècle, les sources d’inspiration du célébrissime poète la Fontaine. Voici, en exclusivité, cette fameuse fable d’Esope.

« Une veuve avait une poule qui lui pondait un œuf par jour. Elle se dit que si elle donnait plus de graine, sa poule pondrait deux fois par jour. Aussi, crut-elle accroître sa ration. Mais la poule devenue grasse ne put même plus pondre son œuf quotidien ». La morale à tirer : « à convoiter plus que ce que l’on a, l’on perd même ce que l’on possède ».

Certains esprits malins ne manqueraient pas de faire le parallèle avec certains détenteurs du pouvoir durant la décennie dernière, qui veulent, encore aujourd’hui, prospérer et accroître leurs fortunes acquises dans des conditions, on ne peut plus, opaques. Ils risquent, tout comme la veuve, de tout perdre. Eux n’entendent pas engraisser la poule mais dégraisser les moyens publics de nouveau par des crimes économiques en mettant entre parenthèses l’ordre constitutionnel et faire le come-back aux gouvernail de l’appareil d’Etat et reprendre leurs orgies et bamboulas. Cette forfaiture, pensent-ils, leur donnerait, de nouveau, la clef pour ouvrir grandement les portes de la caverne d’Ali Baba.

Mais, on peut se dire si cette catégorie d’hommes politiques avait tiré les leçons de cet enseignement séculaire d’Esope, le Niger ne serait pas là et, ne connaitrait certainement pas cette crise majeure de son histoire. Dans la fable si la poule appartient à la veuve, le pouvoir lui, en démocratie n’est pas leur propriété privée ou une royauté où le pouvoir est légale à des dauphins par succession consanguine. En Démocratie, Il y a des règles, ses mécanismes propres de dévolution et de transmission qui appartiennent au peuple souverain ! Ne dit-on pas que celui qui est vêtu avec les biens d’autrui est en réalité bien nu ! Ils entendent cacher leur intimité au prix d’usurpation des habits d’autrui !

Mais hélas, le Niger n’est pas une Société Anonyme (SA) à fortiori avoir un PDG actionnaire hyper majoritaire et un Conseil d’Administration d’une camarilla d’inconditionnels ayant pour seules parts, leur dévotion absolue et aveugle au parrain. Ce petit monde, sur leurs nuages dorés ont cessé d’avoir prise avec le réel. Ils ne comprennent pas que le passé qui les a portés sur les cimes n’est qu’une simple référence et non une résidence permanente à fortiori un palais royal pour s’y enraciner !

Contrairement à la veuve qui engraissa sa poule pour avoir plus d’or eux pour arriver à leur fin, sans réfléchir sur la suite de la mésaventure de cette femme, franchirent le Rubicon, à la surprise générale un 26 juillet 2023. Le légitime locataire du palais présidentiel et sa famille furent séquestrés, pris en otage et mis à la diète, la plus abjecte, pour obtenir sa démission pendant qu’ils claironnaient que leur Conseil Nationale pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) a pris, le pouvoir à Niamey.

Du « Amana » à sa transgression

Les Nigériens éduqués et élevés sous la sagesse des grands-parents, comprirent très vite la situation que « si tu vois une tortue sur un mur ce qu’on l’a placé là ». De toute façon comme le disait ma grand-mère chacun sait que si quelqu’un te prêtes ses jambes, tu vas où il lui plait.

Les nigériens à l’instar de leur confrère animateur de « la Chronique de Mamane de RFI « regardent l’actualité de biais, d’en haut, d’en bas, de côté ; ils la retournent dans tous les sens, la soupèsent ». En bon futurs citoyens du Gondwana qu’est en train de devenir le Niger à une vitesse grand « V », leur bon sens les fait dire « qu’il est difficile d’emprunter deux chemins différents ou opposés même si on a quatre pattes » !

En effet, l’équilibrisme est plutôt coriace dans ce spectacle où la jonglerie voudrait qu’on se présentât sous la double casquette d’un authentique apôtre et Champion de la Démocratie et d’un artisan voire un ardent tuteur d’un Etat d’exception.

La gymnastique est plutôt cocasse, il est plus aisé de courir et se gratter, en même temps, les pieds ! Beaucoup des nigériens ont vu, en ce 26 juillet 2023, un acte de pure déloyauté, un baisé de Judas. Judas Isacriote était un disciple de Jésus de Nazareth et considéré comme un des 12 apôtres du Christianisme. Il livra le Christ aux gardes de Sanhedrin et à Ponce Pilat qui prononçât la sentence de crucifixion.

La forfaiture, la traitrise, la fourberie, la perfidie, la livraison de son pays à l’insécurité, l’instabilité, le coup de poignard dans le dos sont des actes condamnables pour tout Ahal-Alquitab (gens du livre) et pour les nigériens musulmans dans leur majorité.

Le « Amana » (Alaietiqad, en arabe) est un lien sacré, le fondement des relations harmonieuses de toute société, l’essence et la raison de notre vivre ensemble. Un mariage est par exemple, une amana, une confiance absolue des parents à un gendre à qui ils confient la destinée de leur progéniture à laquelle il doit offrir protection et sécurité. Certains ulémas disent son respect facilite, l’accès au Aljana, le Paradis, souhaité par tout croyant ! Eux n’ont que foutre, le monde ici-bas d’abord !

L’Alaietiqad est, plus qu’un pacte moral, le niveau le plus élevé de la confiance qu’un humain peut prêter à son prochain. C’est un devoir religieux liant la femme à son mari, l’homme à ses amis et semblables, le citoyen à sa patrie.

Sa transgression est un pêché, un sacrilège, un blasphème, un crime de lèse-majesté rarement pardonné sauf si le prix en a été payé pour une vie ôtée, par exemple, la « Diya » pour prévenir d’une vendetta généralisée jusqu’aux derniers des familles ou des clans en conflit.

Trahir la religion chrétienne conduisait à l’échafaud pour une lente agonie, l’adultère entraine la dilapidation en Islam, la désertion dans l’armé conduit au peloton d’exécution, en politique elle peut conduire sous la colère populaire à l’épuration extrajudiciaire, voire à des lynchages ou exécutions sommaires comme en France à libération ou celle, au village italien de Dongo, du Duce Benito Mussolini, son cadavre fut transporté à Milan pour être lynché par les pieds. Heureusement pour les traitres en Démocratie, il ne peut y avoir de légitimité en justice autre qu’étatique ou internationale !

Si les conséquences de la transgression de la Amana par l’Almunafiqun, l’hypocrite, le menteur est, toujours une fin non glorieuse le sort que subira une société ou les victimes c’est la Fitna. Les Haoussa disent très souvent « Allah ka Rabamou daa Fitna » (Allah préserve nous de la Fitna). La Fitna est donc une terrible chose crainte par tout croyant. Elle signifie, dans la tradition musulmane, une grave discorde, une épreuve, un schisme politico-religieux, l’exacerbation des rivalités et la division entre croyant. On constate combien cet enseignement est plus actuel, 14 siècles après.

Quelques traitres célèbres

L’histoire pullule des actes d’Alkhiana (trahison en arabe) dont les auteurs et co-auteurs finissent, presque toujours ici-bas, dans la mélasse et la puanteur de la honte et dans l’au-delà, certainement au royaume de Satan au Jahiz ou Enfer.

Des traitres contemporains, le plus illustre fut, sans doute le maître de « la Diplomatie » des vestes retournées, Charles Maurice Talleyrand en France au 19ème siècle. Il pouvait vendre sa mère si elle lui rapportait un gain à fortiori un vieil ami ! Il traversa, toujours à travers les hautes sphères de l’Etat français, les Etats Généraux, l’Ancien Régime, l’Assemblée Nationale Révolutionnaire, le Directoire, le Consulat, le Premier Empire, la Restauration et la Monarchie…

Comment parler de la trahison sans évoquer l’un des plus célèbres d’entre eux et qui est considéré, dans tout le corpus des traitres des Etats-Unis d’Amérique, comme l’incarnation personnifiée de cette perfidie. Il s’agit en l’occurrence du Général Major Bénédict Arnold (1741 – 1801), une figure importante, très respectée de la Révolution Américaine ou la Guerre d’indépendance de sept (7) ans.

Il versa par terre sa dignité, son parcours exceptionnel, son capital de confiance de résistant révolutionnaire hors pair en trahissant les Forces Confédérées indépendantistes en rejoignant celles britanniques d’occupation qu’il aida en vue de prendre la position stratégique de Fort de West Point. L’acte, plus que répréhensible, n’empêcha pas, pour autant, l’Indépendance des Etats Unis ! Dût-on être, un Superman avec des bataillons des hommes en arme, on ne peut empêcher la roue de l’histoire de tourner !

Bénédict Arnold à la recherche de la gloire éternelle mourut, dans la honte, en exil à Londres ; avec le piètre rang de 1er traitre de l’historiographie américaine pendant que sont retenus dans la galerie mythique ou le Panthéon des Héros de la libération des USA des grands hommes ayant conservé intact leur idéal, leurs convictions. On peut citer Georges Washington ou le Français Gilbert du Motier Lafayette qui s’engagea aux côtés des insurgés américains et nommé général à 19 ans ! Comme quoi c’est avant tout, l’homme qui sait dominer ses pulsions perverses, sa cupidité, son ego et qui sait cultiver la patience, la modestie, la simplicité, avec une foi inébranlable pour ses convictions, pour un engagement dans le sens de l’Histoire qui peut forger son Destin de Grand Homme et figurer au Panthéon.

Pour autant, Bénédict Arnold, peut être considéré comme « un honnête et digne » traitre qui décrit avec simplicité et vérité la gravité de son forfait. En effet, plus de deux cents après sa mort peu glorieuse, ses propos sont d’une brulante actualité. Ils décrivent la quintessence d’une traitrise digne de son nom qui ne cherche pas à se dissimuler ou à louvoyer, comme ici au Niger : « The cost of betrayal is far greater than any reward it may bring » autrement dit : le coût d’une trahison est bien plus élevé que toute récompense qu’elle peut apporter et il ajoute si justement : ‘’un seul traitre peut faire plus de dégât qu’un millier de soldat fidèle’’ « A single traitor can do more damage than a thousand loyal soldiers ».

Ces traitres de grands acabits, Charles Maurice Talleyrand ou le Général Major Bénédict Arnold ne manqueraient certainement pas du respect pour la prouesse réussie par Mahamadou Issoufou en ce 21èmesiècle où la Démocratie est devenue une valeur universelle. Réussir un passage de l’idéologie du Socialisme Démocratique à l’apologie et au sacre de la Gaulpe Estado, un coup d’état avec l’aide de la Guardia Présidencial contre son « ami » le Président de la République est une prouesse qui ne manquerait pas de faire rougir de jalousie Pinochet ou Prince Johnson du Libéria !

La victime, l’ami de 30 ans, Bazoum Mohamed ne tolérait aucune critique contre son prédécesseur, devenu son bourreau. On se souvient, il y’a quelque mois, lors de la cérémonie du fameux prix Mo Ibrahim, il lançait à ceux qui s’attendaient à voir un divorce d’avec Mahamadou Issoufou, c’est comme si Drogo du roman « Le désert des Tartares » de Dino Buzzati obtenait son heure de gloire en livrant son ultime bataille contre les hordes mongoles qui déferlaient sur l’Europe…

La suite des évènements conforte cette sagesse africaine que « si tu rencontres deux êtres en harmonie, soit sûr que l’un d’eux est bon ».

Le Président Bazoum, dans son héroïque résistance sans eau, sans électricité, à la merci des moustiques, les grilles protectrices des portes et fenêtres étant expressément déchirées, sous 48 degrés de chaleur, ravitaillé en vivre désormais, pas tous les 2 jours, mais par semaine sans aucun moyen de conservation des vivres, a dû se rendre compte de la réalité de cette amitié qu’il avait déifiée.

Il doit, dans son martyr voulu et imposé par son « ami » se souvenir de cette célèbre phrase de Jules César, un 15 mars 44 Av. J.C, quand il lança, dans un ultime et dernier soupir, à son fils adoptif Marcus Brutus « Toi, aussi mon fils ? ». César, avant de rendre l’âme avait reconnu son « fils » qui venait de le poignarder avec la complicité de quelques conspirateurs. Brutus finira dans sa déchéance par se suicider le 23 octobre 42 av. J.C. Il fit le glas de la République Romaine qui devint l’Empire Romain. Quel sort réservera l’acte de l’ancien Président à notre chère République du Niger, s’il réussissait son coup de poker ?

Bazoum, dans l’infernal Enfer entrenui par son meilleur « ami », a dû, certainement, se dire : « Toi aussi, mon ami et camarade Mahamadou Issoufou ? ». Pourtant, Voltaire, encore un autre français, a prévenu : « Dieu gardez-moi de mes amis, quant à mes ennemis je m’en charge » ! Il ne reste à Bazoum, le connaissant, avec sa générosité de cœur et son absence de rancune, que la voie de cette sagesse africaine en pareille cas : Quand quelqu’un te blesse, tu dois écrire son nom sur le sable pour qu’il l’efface de ta mémoire.

La réaction populaire à l’infamie

Ils sont nombreux, les femmes et les hommes de ce pays imbu de culture et des valeurs d’éthiques, d’humanismes et de fraternité à être choqués par cette infamie pire, ce fratricide ! Difficile que prospère la mayonnaise mal assimilée de Machiavel telle : « le point est de bien jouer son rôle et de savoir à propos feindre et dissimuler ».

Les nigériens ne portent plus des lunettes en bois, il y’a une opinion publique à même de distinguer le vrai du faux. La révolte populaire gronde s’exprime bruyamment et à cor et cri dans un « Tankata Feri » ou « Tonnan assiri » (dénonciation, révélation) inédit. Ils s’élèvent contre ceux qui ont transgressé le sacré, le ‘’Amana’’, ceux qui ont cru qu’ils sont des pharaons, nés pour gouverner ne craignant aucun acte incestueux pour assurer des successions dynastiques, ceux qui confondent trésor public et leurs poches, ce qui pensent que délier le cordon de leur bourse leur permettraient d’acheter tout, absolument tout l’âme, la dignité, l’honneur voire la Présidence du pays par achat de conscience …

La saison une (1) de ce feuilleton, à haut audimat, est consacrée au grand déballage des affaires sensationnelles de détournements des fonds publics, sans même un quelconque démenti ou un procès comme il est coutume dans ce genre de situation. Espérons qu’ils ne donnent pas raison aux fans de belotte qui disent : « qui ne crie pas, consent ! ». Ce qui était tu ou dissimulé fait surface, le roi et sa cour sont nus, le mythe est tombé. Ceux qui ont voulu faire comme la veuve de la fable d’Isope s’enrichir davantage ont donné la clé de leur livraison à la vindicte populaire qui réclame justice et le retour des biens spoliés.

Tout est sur la place publique, leurs épouses même ne sont pas à l’abri, facs similés de contrats, de virements bancaires, documents confidentiels mais, aussi des révélations rocambolesques et difficilement, attaquables comme les articles du Journal du Mercredi, Le Canard enchainé, ou de Médiapart où tout démenti apporte des preuves supplémentaires. En face, c’est silence radio, comme si on regrettait déjà d’avoir déclenché cette situation qui les tira de leur douillet sommet. C’est à en croire que le Président Bazoum, dans les conditions effroyables où ses amis l’ont placé, est plus à l’aise.

Comme dit l’autre, on peut enterrer les cadavres pas les affaires. A l’instar des excréments, on a beau tenter de les dissimuler dans l’eau, ils refont toujours surface.

La saison deux (2) attendue de ce feuilleton sera, certainement, plus croustillante. Non seulement elle risque de s’étaler, un peu plus sur la 1ère série, mais ce Tsunami, en plus du parrain Mahamadou Issoufou, risque d’éclabousser le cercle de la camarilla de son pré-carré, tout aussi, rotors en matière d’enrichissement illicite que le Boss ! Et en la matière, comme dit Pierre Corneille dans le CID, « La valeur n’attend point le nombre d’années ».

Comme, on n’a pas plus peur du paradoxe et du ridicule dans ce pays, une Commission de Lutte Contre la Délinquance, Economique Financière et Fiscale (COLDEFF) a été créée avec les pleins pouvoirs. Ce n’est certainement pas pour ajouter de vrais nouveaux à une liste déjà longue, en attente de la Halcia. Les délinquants notoires sont connus. Aucun des commanditaires du putsch et leurs postiches multimilliardaires opérateurs économiques qui ont dépouillé le Trésor National de plusieurs milliers de milliards de FCFA ces 10 dernières années ne peuvent échapper ! Que faut-il dire de ceux qui ont indument endetté le Niger de plusieurs centaines de milliards de Dollars Us auprès d’EXIM-Bank ou des Présidents africains amis à l’insu du Parlement et en dehors de toutes procédures légales et réglementaires d’endettement et sans qu’on sache l’utilisation faite de ces faramineux fonds. Que dire du statut foncier des ex-cases allemandes au plateau réservées au siège gouvernemental. A trop vouloir danser sur une lame de rasoir, on finit par se couper les pieds !

Mais chacun sait que la COLDEFF n’a pas pour vocation sont objet mais, elle est un simple instrument de chantage de tous ceux ayant occupé des responsabilités et qui sont opposés à leur forfaiture. Ils essaient de convaincre ceux qu’ils veulent amener à leur cause par un discours haineux, anti-Bazoum qu’il présente comme celui qui aurait réellement trahi ses camarades. Il aurait interdit l’accès aux juteux marchés, rarement exécutés, aux Charfo, Idi Master, MIM, AOM et autres opérateurs économiques au cœur du système Issoufou au profit, disent-ils, des commerçants Arabes et Toubous. Il aurait également entrepris des mutations au sein de l’Armée sans les prévenir…

Plus grave, ils lui prêtent l’intention de briguer un second mandat sous la bannière du parti Ingatchi de Kassoum Moctar !!! Bazoum nourrirait également l’intention de les livrer à la Justice. Si ce faisceau d’allégations de la trahison de Bazoum ne convainc pas leur interlocuteur, ils exercent une forte pression sur sa famille. En cas d’échec, sans sourciller, ils recourent à la menace d’envoyer cette commission d’exception qui n’a cure du droit et c’est directement la prison ! C’est malheureux de le dire mais, c’est la triste réalité de la tâche à laquelle s’adonne cette camarilla. Il est vrai, on ne peut prétendre connaitre réellement une personne tant qu’elle n’est pas en situation de fortune et/ou de pouvoir ! Le Oga, Kalla Hankouraou, Issoufou Katambé, Madame Ousseini et quelques sous-fifres tels Daouda Marté, Zakari Oumarou sont à la manœuvre et auraient dressés la liste des potentiels camarades à vouer aux gémonies !

Si les troubles bipolaires des sous-fifres, passés maîtres dans les arts des intrigues, de la calomnie, du mensonge, de la cupidité et de la liquidation de leurs prochains n’étonnent guère leurs camarades qui les connaissent si bien par contre, le comportement de Mahamadou Issoufou étonne. Il peut- être un vrai cas d’une sérieuse étude psychanalytique tant sa dualité et son dédoublement de la personnalité étonnent et surprennent. Sigmund Freud ne serait pas de trop pour entrer dans l’antre du ‘’moi’ et du ‘’Surmoi » de ce personnage né dans une simple bourgade de notre Adar ! Il se présente, avec forte conviction, comme à la fois, le socialiste et le pire des libéraux à la Berlusconi, le gentil et le méchant, le bon samaritain et son contraire, le démocrate et le putschiste, l’unificateur et le diviseur, l’ami et l’ennemi, le bourreau et la victime. La dernière épreuve est la recherche effrénée de victimisation et de présentation de Bazoum comme l’archétype du traitre à son niveau le plus accompli !

A qui profite le crime ?

Question importante que se pose toujours les policiers en début de toute enquête criminelle. L’opinion publique, peut-être pas à tort, pointe du doigt l’ex-Président de la République et son clan d’intimes au sein de la nomenklatura du PNDS. En effet, selon des témoins oculaires, très tôt, dans la matinée du 26 juillet avant même l’annonce de la tentative, Mahamadou Issoufou aurait fait au moins trois navettes entre son domicile et les bureaux de la Garde Présidentielle, sous forte escorte des éléments de sa garde rapprochée issue de la même GP. Il aurait, 3 heures avant reçu un officier de ce même corps. Ces navettes seraient liées au refus de la démission de Bazoum qui compliqua la donne.

L’argument selon lequel il mènerait des négociations ne tient pas. En effet, selon Docteur Bankoula citant des sources de certains services de renseignements extérieures, il n’y aurait, en tout et pour tout, qu’un seul entretien téléphonique entre Issoufou et Bazoum. Le premier aurait dit au second : « Tchiani n’est pas convaincu des garanties que je lui ai proposées, je te demande de démissionner pour avoir la vie sauve ». En guise de réponse le Président Bazoum lui dit « Non, j’irai, Inch Allah, jusqu’au bout de mon mandat et si après le peuple n’a plus besoin de moi, je m’en irai ». Dès lors les dés sont jetés : c’est la démission ou la mort. Son supplice s’inscrit donc logiquement dans la perspective de l’obtention de sa reddition ou d’une mort lente…

Autre élément intrigant, à charge, doigtant Mahamadou Issoufou est son rapport incestueux entretenu avec la Garde Présidentielle. En effet, comment expliquer aux communs des nigériens, que plus deux qu’il n’est ne soit pas en exercice que sa sécurité soit assurée par près d’une centaine d’éléments de cette même garde présidentielle qui maintient Bazoum et sa famille en otage ? Sécurité, d’ailleurs, renforcée avec des véhicules blindés depuis que les manifestants de l’Escadrille réclament sa tête et son arrestation. Cet état de chose jure avec les dispositions légales et réglementaires régissant les privilèges des anciens Présidents de la République ? D’ex- Présidents, le Niger en compte, pourtant, deux en vie et traités différemment.

On sait, par ailleurs, qu’au cours d’une réunion dirigée par le coordonnateur régional du PNDS de Tahoua, il invita les militants présents à une préparation active à des élections anticipées. Il ne put répondre à ceux qui lui posait la question de savoir quelles élections anticipées alors qu’on est à peine à mi-mandat. La réponse est venue des nouveaux riches de Bouza, très remontés contre Bazoum qui a mis la pédale douce à leur insolente bamboula au Trésor Public. Ces derniers, qui ont caboté de partis au pouvoir en partis au pouvoir comme tous les arrivistes n’ont pas leurs langues en poche claironnaient à qui voulait les attendre : Bazoum c’est fini !

Les évènements du 26 juillet seraient donc prémédités comme le laissaient entrevoir, les semaines qui y précédaient, l’arrogance et l’assurance de certains ministres proches de Issoufou junior à l’endroit du PR.
Les évènements ont été, apparemment, précipités par l’affaire de Petro-Niger évoqués par Jeune Afrique et semble-t-il l’affaire du Bloc pétrolier de Bilma avec quelques 300 millions de Dollars US de droits de signature et 1000 milliards de prêt au Niger remboursables sur la rente pétrolière ! Et ceci, en dehors de 5 milliards de FCFA quotidiens que rapporteraient le pétrole et les taxes connexes dès, janvier prochain. Ce qui permettrait à Bazoum de pleinement réaliser son programme et probablement de se faire réélire, inch Allah, s’il se représentait en 2026. La chose que craignent plus que tous ces « amis » de Bazoum.

Comme on peut le voir, les raisons du renversement de Bazoum n’ont rien à voir avec ce qui est donné en pâture au peuple : le patriotisme ringard dans un monde en pleine globalisation, un anti-impérialisme désuet de façade où des questions sécuritaires. Les militaires de terrain savent, plus que tous, l’apport efficace des troupes françaises dans la surveillance ou les opérations qu’ils mènent dans la région des trois frontières. La part de marché de la France en Afrique ne représente que 4% contre 18% à la Chine selon le Figaro du mardi 26 septembre !

La matière de propagande est en train de s’éteindre d’elle-même avec le départ de l’Ambassadeur Sylvain Itté et celle annoncée des troupes françaises. Ces activistes tomberont des nues quand ils sauront qu’ils ont été bernés et menés en bateau…

Les raisons de cette tentative de putsch sont purement économiques, il s’agit de contrôler et de mettre la main sur l’immense rente financière qui permettrait au Niger d’amorcer à grands pas son émergence.

La paternité, des évènements du 26 juillet ne fait pas mystère ! Elle est, presque, de notoriété publique pendant, que les plus futés du clan Issoufou cherchent à la dissimuler certains d’entre eux se gargarisent de leurs collusions avec des éléments de la junte. Ces plus naïfs du groupe pour gagner des militants à leur cause fanfaronnent en clamant que l’effectivité du pouvoir c’est eux, la Junte ne fait que les suivre et leur emboîter les pas … Certains confient à leurs proches, sur la base d’une promesse de leur patron ou simplement de leurs propres ambitions que cette situation est une opportunité en or pour leur région qui n’a jamais eu un natif comme Président de la République. Le représentant, le plus en vue de cette région au sein de la camorra qui croit mordicus à son étoile. Espérons, que les as des as des Zima acheminés à Niamey éviteront à ces ambitions suscitées le plouf de celles de Foumakoy Gado qui s’est épuisé dans une pré-campagne plus que précoce qui commença dès le début du mandat de Bazoum !

Leurs enjeux expliquent très largement leur insensibilité, cruauté, inhumanité et cynisme sans borne pour que le téméraire locataire du Palais Présidentiel démissionnât et leur laissât leur pouvoir.

Au fait, de quel crime Bazoum se serait-il rendu coupable pour qu’il subissent un tel traitement dégradant ? Serait-il coupable d’être le PRINCIPAL, sinon, l’artisan, exclusif de la fondation du PNDS, de sa croissance, de son financement, de ses relations internationales ? Les autres, de cette bande mafieuse, ne sont que des froids bénéficiaires qui ont géré, de manière peu orthodoxe, le patrimoine du parti même, au profit exclusif de leur ascension pendant que les autres militants sincères menaient le combat pour l’idéal. Leur propension pour une accumulation primitive de capitaux, plus qu’indécente ne peut étonner !

Quel pire des pires crimes Bazoum se serait-il rendu coupable pour qu’Issoufou et son clan se contentassent de son seul départ ou élimination du jeu politique ?

A défaut de pouvoir amener les structures nationales et régionales du PNDS à acter la tentative, Mahamadou Issoufou, toute honte bue, signe lui-même, sa forfaiture dans son Tweet du samedi dernier. On n’a pas besoin, d’un Docte pour une explication ou exégèse des textes. Pour lui, une intervention militaire de la CEDEAO pour déloger la Junte est « une erreur, y recourir, serait une faute ». Autrement dit : CEDEAO, laissez ma junte tranquille ! C’est elle qui permettra : « un retour rapide à un ordre démocratique stable » sous lequel nous serons certainement mangés ! Cet ordre dit, démocratique stable ne peut se prendre par décret ou par ses communiqués tardifs auxquels Télé-Sahel nous a habitué.

Il faudrait donc une période de transition excluant le Président Bazoum. Dans cette machination qui est le Belzébuth (a’al adh-dhuba), le démon maudit et prince couronné de l’Enfer ?

Bazoum dans ses rapports avec, Issoufou et son clan au PNDS me rappelle ceux entretenu entre un policier avec sa famille dans le roman, « La honte de la famille », de Charles Exbrayat. Dans cette célèbre famille, les Maspire, de la pègre marseillaise, depuis des générations, le nombre d’années passé en prison et la longueur du casier judiciaire sont des signes de noblesse. Contre toute attente, naquit dans cette famille mafieuse, un garçon qui devint un policier avec l’outrecuidance d’être intègre et incorruptible. Dès lors c’est lui ou elle ! Bazoum, ne serait-il pas, à l’instar de ce policier, une honte pour cette famille de nouveaux riches du PNDS ? S’en débarrasser, est après tout un impératif, le meilleur moyen de restaurer l’ordre qui leur permettraient de fructifier et prospérer, à satiété, leurs business illégaux.

Heureusement, pour les nigériens, notre faux messie, l’antéchrist en français, Doujel en Hausa, Dajjal dans le Saint Coran qui l’assimile à une bête apocalyptique (dâbba), s’est vite fait découvrir. Nous ne sommes pas à « la fin des temps », pour être conduit en Enfer par l’imposture et des chants de sirène d’un Dajjel des temps modernes !

Celui qu’on attend, en Islam, c’est le Mahdi. Il est « le Calife rédempteur incarnant les aspirations des adeptes vers la restauration de la pureté de la foi qui apportera une direction non corrompue véridique à toute l’humanité créant un ordre social juste… ». Toutes proportions gardées, et loin de nous l’idée d’un blasphème, plus que Mahamadou Issoufou, Bazoum est celui qui incarne ce Mahdi. C’est en lui que nous avions investi, souverainement, notre confiance pour 5 ans. A mi-mandat, on a vu comment il bataille pour porter nos espoirs, il est notre As de pique ! Notre deal, c’est 5 ans sous le contrôle citoyen de l’action publique à travers dialogues sociales, société civile, presse. Mais, Mahamadou Issoufou et sa clique se sont accaparés de ce rôle, se sont sentis en situation de se substituer au peuple souverain pour censurer ou plutôt court-circuiter un Président de la République élu. Certains d’entre eux caressent le sinistre dessein de l’assassiner comme solution finale ! Nous reviendrons sur ce sujet.

Ce qui se passe dans notre pays n’est ni plus, ni moins qu’une lutte PNDO-PNDS déclenchée par Dajjel. Il ne manquerait pas, après avoir trahi ses alliés successifs de la classe politique, Bazoum Mohamed, son presque créateur, de sacrifier son dernier pré-carré et même, ses amis de la junte. Les habitudes ont la vie dure ! Avec un ‘’Ego’ hypertrophié, Il n’y a que lui et ses plus que proches qui comptent, les autres malgré les liens d’amitié et de camaraderie ne sont que moyens pour cette fin, on le sait.

Le Président Bazoum, pour les hommes réfléchis n’est pas le Problème, il est, au contraire, partie ou acteur majeur de la Solution. C’est par lui, que reprendront, illico presto, la coopération internationale, les aides au développement et budgétaires, les investissements structurants, les salaires et pensions, la fin de l‘étouffante inflation, la reprise du commerce, le retour de l’électricité et des activités y dépendantes et la fin de l’embargo et une plus grande sécurisation du pays.

Tout autre artifice, subterfuge, calcul politicien ou gymnastique intellectuelle ne seront que prolongation d’une situation déjà intenable pour de nos nombreux concitoyens. Cette solution, ne nous cachons pas la face, est simple elle a un nom : le retour à l’ordre constitutionnel normal et du Président Bazoum. Chacune et chacun d’entre nous doit s’interroger, en son âme et conscience intimes, la situation d’avant le 26 juillet 2023 est-elle pire que l’Enfer que nous vivons aujourd’hui ? Nous devrions nous regarder en face et nous soumettre à un exercice de catharsis pour purifier et expier les impairs sur un purgatoire qui nous ont conduit à cette terrible impasse qui ne sera qu’un malheureux épisode voire, un épiphénomène de notre histoire démocratique.
Bazoum est l’homme qui détient en partie la clef de sortie de crise.

Il n’est pas un monstre, un rancunier, un perfide, il est juste, croyant avec un sens du devoir, du respect, de l’engagement, du pardon. Il ne se croit pas investi d’une mission messianique. Qualité ou défaut, il te dit directement ce qu’il pense et ne garde point de rancune portée à son niveau le plus extrême comme l’autre.
A notre humble avis, ceci pourrait constituer un élément de la feuille de route pour une négociation, pourquoi pas nationale sous l’égide de la CEDEAO.

Si d’aventure, malgré toutes les infimes probabilités, le clan Issoufou réussît, on peut faire nos adieux à notre nation !

Personne, et encore personne, de la classe politique où de la nouvelle société civile de la rue et même la junte, elle-même et encore moins le peuple nigérien ne serait bénéficiaire de ce méli-mélo.

Il y a trop de calculs par rapport aux dividendes que veulent tirer la classe politique, les commanditaires qui n’ont pas pu réussir une simple révolution de palais, la société civile et la junte militaire elle-même pour que sorte de ce foison un projet viable pour notre peuple que tous semblent sublimement oublié !

Il ne faut pas se méprendre, ce calcul n’est pas une sinécure, c’est une opération plus que complexe. Elle comporte tant de marges de probabilités, de variables, des paramètres, des facteurs et surtout une multitude d’inconnues pour qu’elle soit maîtrisée même avec l’aide des plus grands Zimas ! En effet, chaque général de la junte, chaque corps des FDS, chaque militant du PNDS même, à fortiori ceux des autres partis, chaque citoyen, chaque acteur de la communauté internationale constituent autant d’inconnues dont la maîtrise conditionne la possibilité de tirer toute la couverture pour soi.

Notre trompette c’est aussi, au-delà de nos convictions religieuses, cette foi en la Démocratie portée en chacun de nous qui, au-delà de nos appartenances politiques, offre une égalité de chances à tous indépendamment de notre appartenance familiale, ethnique, tribale, régionale. Cette foi est notre assurance-vie, elle est notre espoir, notre arme plus que les Kalatch, les 12/7, les RPG de tous calibres ou autres engins blindés.

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