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ONU – Les États s’accordent sur un traité pour protéger la haute mer, après plus de 15 ans de discussions

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Les États membres de l’ONU sont parvenus à un accord samedi 4 mars sur le premier traité international visant à protéger la haute mer, destiné à contrer les menaces qui pèsent sur les écosystèmes vitaux pour l’humanité.

En 1982, les États membres de l’ONU ont convenu de signer une Convention sur le droit de la mer. Les négociations sur le nouveau traité auront duré près de vingt ans, et leur issue positive est une bonne nouvelle car rien ne prédisait que les pays membres finiraient par se mettre d’accord.

Après deux semaines de discussions intenses, dont une séance nocturne vendredi, les délégués ont finalisé un texte qui ne peut plus être modifié de manière significative. « Il n’y aura pas de réouverture ni de discussions de fond » sur cette question, a assuré la présidente de la conférence, Rena Lee, aux négociateurs.

Outre la reconnaissance d’un patrimoine commun de l’humanité, le texte de cinquante-quatre pages est censé poser les bases d’un plan de sauvegarde de l’océan. Il prévoit entre autres la création d’aires marines protégées couvrant une superficie équivalente à 30 % de la haute mer. Une manière de concrétiser les promesses faites lors de la dernière COP pour la biodiversité signée à Montréal au début de l’hiver.

« La délimitation de ces zones se fera par consensus et au cas par cas », précise Frédéric Le Manach, directeur scientifique de Bloom, association impliquée dans la lutte contre la destruction des écosystèmes marins. « On risque de se retrouver avec des zones protégées où les activités humaines destructrices sont encore autorisées, comme c’est le cas en France…

L’autre pilier du nouveau traité ? Un partage plus équitable des ressources génétiques marines. Le nouvel accord devrait ainsi conduire à la création d’un fonds commun auquel serait reversée une partie des bénéfices de la haute mer, de l’ordre de 2 %. Reste à « trouver le bon mécanisme pour mettre en œuvre tout cela au-delà de la simple promesse », estime Frédéric Le Manach.

Le contenu exact du texte n’a pas été immédiatement publié, mais les militants l’ont salué comme un tournant décisif pour la protection de la biodiversité. « C’est un jour historique pour la conservation et un signe que, dans un monde divisé, la protection de la nature et des populations peut triompher de la géopolitique », a déclaré Laura Meller de Greenpeace.

Dans un communiqué commun du ministère des Affaires étrangères et du secrétaire d’État à la Mer, la France s’est également félicitée d’un « accord historique ». Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a félicité les délégués, selon un porte-parole : l’accord est une « victoire pour le multilatéralisme et pour les efforts mondiaux visant à contrer les tendances destructrices qui menacent la santé des océans, maintenant et pour les générations à venir ». UE Le commissaire à l’Environnement, Virginijus Sinkevicius, s’est dit « très fier » du traité, le qualifiant de « moment historique pour nos océans ».

L’ONG Bloom craint cependant des « processus mous qui ne nomment pas les choses » et un Traité « qui restera un vent » en l’absence de « volonté politique de mener des actions concrètes », affirme Frédéric Le Manach.

Le nouveau traité international sur la protection de la haute mer doit désormais être traduit dans les six langues officielles de l’ONU dans les prochaines semaines, avant d’être envoyé à chacun des pays membres de l’organisation pour validation par les parlements nationaux. Pour qu’il entre en vigueur, il faudra le consentement d’au moins soixante pays.

Publié à l’origine dans The European Times.

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