Deux soeurs anversoises, Fatima et Rahma Benmezian, âgées de 24 et 31 ans, ont été expulsées par les autorités turques ce vendredi. Le transfert n’a pas eu lieu dans le cadre d’une extradition judiciaire, précise le parquet fédéral. « A leur arrivée, les deux femmes ont été transférées vers une prison par la Police Judiciaire fédérale (PJF) d’Anvers – action coordonnée par le service central « Terrorisme » de la PJF- pour purger leurs peines respectives. Les deux femmes avaient été condamnées par défaut par le tribunal de première instance d’Anvers à une peine d’emprisonnement effective de 5 ans avec arrestation immédiate pour participation aux activités d’un groupe terroriste.

Fatima B. a été condamnée le 18 mai 2015 et Rahma B. le 27 juin 2019″, rappelle le parquet fédéral. Les deux soeurs disposent à présent de 14 jours pour « former opposition contre leur jugement » et décider d’être ou non rejugées, a précisé Eric Van Duyse, porte-parole du parquet fédéral. La plus jeune, Fatima Benmezian, s’était évadée du camp sous contrôle kurde d’Aïn Issa, au nord de la Syrie, le mois dernier, à la faveur du chaos provoqué par l’offensive militaire turque dans cette région. Elle avait été arrêtée début novembre à Kilis, en Turquie, près de la frontière avec la Syrie, qu’elle venait de franchir avec l’aide de passeurs, selon les journaux De Morgen et Het Laatste Nieuws. Sa soeur Rahma s’était également échappée d’un camp, selon une source proche du dossier.

La Turquie a renvoyé au total 15 combattants du groupe terroriste État islamique dans leur pays d’origine, dont des Allemands, des Américains et des ressortissants de l’Union européenne, depuis l’annonce de ces rapatriements le 11 novembre, selon l’agence étatique turque Anadolu. Le ministre de l’Intérieur turc Süleyman Soylu avait déclaré jeudi que 11 membres présumés de l’EI capturés en Syrie seraient également renvoyés en France « début décembre ».

L’agence Anadolu a avancé le nombre de 944 combattants étrangers issus de 36 pays différents qui attendent dans des centres turcs d’être rapatriés. Actuellement, des milliers de djihadistes du groupe Etat islamique sont détenus par les forces kurdes en Syrie, parmi lesquels une cinquantaine de Belges, selon une source officielle. Outre ces prisons, les forces kurdes administrent aussi des camps où sont retenus les proches des djihadistes, femmes et enfants notamment, de multiples nationalités. Environ 800 personnes se sont évadées du camp d’Aïn Issa dans le sillage de l’offensive turque déclenchée le 9 octobre. Malgré un accord russo-turc conclu le 22 octobre qui a mis fin à cette opération, les inquiétudes persistent sur l’avenir des djihadistes dans cette région.

Source Belga