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La CCHR encourage l’Italie à mener à bien la réforme complète de la santé mentale après une décision de justice sur les traitements forcés

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KINGNEWSWIRE/ Communiqué de presse / ROME — Dans une décision largement qualifiée d’historique, la Cour constitutionnelle italienne a invalidé en mai 2025 certaines dispositions de la législation nationale sur les traitements psychiatriques, en vigueur depuis plusieurs décennies, déclarant inconstitutionnel l’article 35 de la loi 833/1978. Cette décision affecte les procédures relatives au Trattamento Sanitario Obbligatorio (TSO), le cadre juridique régissant l’hospitalisation psychiatrique obligatoire. Si de nombreux médias ont salué cette avancée, des critiques, notamment d’éminents défenseurs des droits humains et des organisations de la société civile, ont averti que cette décision ne mettait pas les pratiques italiennes en matière de santé mentale en totale conformité avec le droit international moderne en matière de droits humains.

Au cœur de cette décision se trouve la reconnaissance que les personnes soumises au TSO doivent être informées de la décision, avoir accès à un avocat et avoir la possibilité de présenter leur cas devant le juge tutélaire avant la validation judiciaire. Cependant, la Cour n’a pas aboli le TSO lui-même, choisissant plutôt de maintenir cette pratique en y ajoutant des garanties procédurales supplémentaires.

Cette approche a suscité de vives critiques de la part de ceux qui soutiennent que le traitement psychiatrique forcé est intrinsèquement incompatible avec la dignité humaine et le droit à l’autonomie.

Un peu plus près, mais pas encore en totale conformité avec les normes internationales

La Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées (CRPD), ratifiée par l’Italie en 2009, rejette explicitement les interventions coercitives dans le domaine de la santé mentale. L’Observation générale n° 1 du Comité CRPD affirme que toutes les personnes, indépendamment de leur handicap, ont le droit à la capacité juridique et doivent être soutenues, et non remplacées, dans la prise de décisions concernant leur vie et leur corps.

Ces dernières années, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se sont fait l’écho de cette position, appelant à l’abolition complète des interventions psychiatriques forcées et exhortant les nations à adopter des alternatives fondées sur le soutien et le respect des droits.

Un rapport de l’OMS publié en avril 2025, intitulé « Les pays renoncent à l’usage des mesures coercitives dans les soins de santé mentale », souligne que l’isolement, la contention et le traitement involontaire sont non seulement préjudiciables, mais constituent également une violation des droits humains en vertu de tous les instruments internationaux, y compris la CDPH. Le rapport conclut :

« Le fait de contraindre ou d’isoler une personne en crise de santé mentale peut entraîner des blessures physiques graves, voire la mort. Les personnes qui ont subi ces mesures coercitives affirment qu’elles sont traumatisantes, nuisibles au rétablissement et qu’elles engendrent une méfiance à l’égard des services de santé mentale. Il s’agit d’échecs systémiques des soins. »

Malgré ces évolutions mondiales, la décision de la Cour constitutionnelle italienne ne va pas jusqu’à supprimer le TSO. Elle confirme au contraire la légalité du traitement psychiatrique involontaire tout en introduisant des réformes modestes dans la manière dont ces mesures sont appliquées.

CCDU : défenseurs de longue date de la dignité et de l’autonomie

La Commission des citoyens pour les droits de l’homme en Italie (CCDU), branche italienne de l’organisation fondée par l’Église de Scientology en 1969 et active depuis longtemps dans la dénonciation des abus commis en psychiatrie, a toujours plaidé en faveur de la dépénalisation totale de la détresse mentale et du démantèlement de la coercition institutionnalisée dans les soins de santé mentale.

La CCDU a salué les améliorations procédurales imposées par la Cour, mais a averti que le fait d’autoriser toute forme de traitement forcé reste une grave faille éthique et juridique.

« La dignité ne peut être conditionnelle », a déclaré un représentant de la CCDU. « Si nous reconnaissons les personnes comme des citoyens égaux, elles doivent avoir le droit de faire des choix, même lorsque d’autres ne sont pas d’accord avec elles. »

Depuis sa création, la CCHR travaille dans le monde entier aux côtés de survivants, de lanceurs d’alerte et de partenaires internationaux pour documenter les abus systémiques dans les établissements psychiatriques et promouvoir la transparence dans les milieux cliniques.

Dans le même esprit, la CCDU en Italie a soutenu une proposition législative présentée par le groupe de défense Diritti alla Follia, qui vise à remplacer entièrement le TSO par des modèles de soins volontaires, communautaires et fondés sur le consentement éclairé.

Ce soutien s’inspire directement des principes énoncés par L. Ron Hubbard, fondateur de l’Église de Scientology. Hubbard était un fervent détracteur de la psychiatrie coercitive, et ses écrits ont constitué le fondement philosophique de la campagne mondiale de la CCDH pour mettre fin aux interventions involontaires en matière de santé mentale.

Aujourd’hui, la CCDH poursuit cet héritage en travaillant en étroite collaboration avec des organismes internationaux de surveillance tels que le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) et le Rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) et divers organes des Nations unies chargés de traiter des questions relatives aux droits humains.

Pourquoi la TSO reste une violation, quel que soit le processus

Les organismes de surveillance des droits humains, notamment le CPT et le HCDH, ont condamné à plusieurs reprises les pratiques impliquant des traitements psychiatriques non consentis. Le CPT a spécifiquement fait valoir que même avec une procédure régulière, l’administration forcée de médicaments et la détention violent les articles 7 et 9 de la Convention européenne des droits de l’homme. L’article 7 est centré sur le principe de « pas de peine sans loi », tandis que l’article 9 garantit le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Le HCDH et d’autres organes des Nations Unies chargés de l’application des traités relatifs aux droits humains soulignent que la coercition en psychiatrie constitue une violation des droits humains en vertu de tous les instruments internationaux, y compris la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.

Le CPT a spécifiquement dénoncé l’Italie pour son recours à la TSO et a exhorté les autorités à développer des modèles alternatifs qui respectent l’autonomie personnelle et le consentement éclairé.

De plus, le HCDH et l’OMS, dans leur document intitulé « Santé mentale, droits de l’homme et législation : orientations et pratiques », soulignent que les pays devraient s’éloigner de l’institutionnalisation et de la coercition et investir plutôt dans le soutien par les pairs, les foyers d’accueil d’urgence et les services communautaires.

« L’idée que quelqu’un puisse être hospitalisé de force et soumis à un traitement médicamenteux simplement parce qu’il pense différemment est archaïque », a déclaré Ivan Arjona, représentant de la Scientology auprès des institutions européennes et des Nations unies. « C’est une bonne occasion pour l’Italie d’aller de l’avant et de garantir la pleine adoption du modèle des droits humains en matière de santé mentale. »

Quelle est la suite ?

La décision de la Cour constitutionnelle étant désormais en vigueur, le Parlement doit rédiger une nouvelle législation pour remplacer les dispositions inconstitutionnelles. Si certains législateurs se sont montrés ouverts à une réforme, d’autres restent alignés sur les institutions psychiatriques traditionnelles et les intérêts cliniques.

Dans le même temps, le ministère de la Santé rapporte que plus de deux millions d’Italiens n’ont pas accès à des soins de santé mentale adéquats et que les services d’urgence ont connu une recrudescence des crises psychiatriques, une tendance alarmante qui souligne la nécessité d’un changement systémique.

Le CCDU et les groupes alliés avertissent que sans un engagement clair en faveur de l’abolition de la coercition, toute nouvelle législation ne fera que perpétuer les violations que la Cour prétend combattre.

« Nous avons déjà vu cela auparavant », a déclaré un porte-parole du bureau européen du CCDU. « Les gouvernements ajoutent des couches de procédure pour donner l’illusion d’une protection, mais la violation fondamentale – le déni de l’intégrité physique et de la liberté – reste intacte. »

Alors que l’Italie se trouve à la croisée des chemins, la question n’est plus de savoir si le système doit changer, mais s’il existe une volonté politique de se libérer des paradigmes de contrôle dépassés et d’embrasser un avenir fondé sur les droits humains, la dignité et la véritable guérison.

Références

Cour constitutionnelle italienne – Décision sur l’article 35 de la loi 833/1978 (mai 2025)

Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (CRPD) Page du traité CRPD des Nations Unies

Comité des droits des personnes handicapées des Nations Unies – Observation générale n° 1 (2014)

Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH)

Organisation mondiale de la santé (OMS) – Rapport d’avril 2025 : «Les pays renoncent progressivement à l’usage de mesures coercitives dans les soins de santé mentale»

**Publication de l’OMS/HCDH – « Santé mentale, droits humains et législation : orientations et pratiques » https://www.who.int/publications/i/item/9789240080737

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