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Les sources du dialogue interreligieux dans le Mouvement des Focolari

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Par Martin Hoegger. www.hoegger.org

Pour comprendre la place du dialogue interreligieux dans le Mouvement des Focolari, né pendant la Seconde Guerre mondiale, il faut revenir à ses sources. Le récent congrès interreligieux, qui s’est tenu dans les collines romaines, a commencé par un rappel de « l’étincelle inspirante ».

Ce mouvement est né du fait de vivre la page de l’Évangile où Jésus prie pour l’unité (Jean 17). C’était en 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale. Tout a été détruit. La leçon que Dieu leur a donnée était claire : tout est vanité de la vanité, et tout passe. Seul Dieu ne passe pas, c’est donc Lui qu’elle et ses premiers compagnons ont choisi comme leur « Idéal ».

Marguerite Karram l’actuelle présidente des Focolari, exprime sa gratitude à Chiara Lubich : « Elle nous a appris à dialoguer et à nouer des relations avec les autres dans le plus grand respect, avec passion et détermination. À chaque rencontre, elle revenait renforcée dans sa propre foi et édifiée par celle des autres.

En tant qu’Arabe chrétien, citoyen d’Israël, Karram a lui aussi vécu cette expérience de manière très intense. Elle est convaincue qu’il est possible de trouver de nouvelles voies grâce au dialogue. Elle en parlait : Dieu nous appelle à ce devoir toujours urgent. « Nous sommes ici ensemble pour vivre une famille humaine unique, dans sa grande diversité. Que ce congrès nous donne l’occasion de partager nos expériences et d’approfondir notre amitié !

A la source d’un charisme

Comment pouvons-nous mettre en pratique ce grand idéal de vie ? Pour Chiara Lubich et ses premiers compagnons, la réponse est simple. Elle l’explique dans une vidéo : il faut faire la volonté de Dieu. L’Évangile nous dit que c’est ce qui compte. Une lumière, un charisme, un don de Dieu les ont aidés à comprendre qu’il suffit non seulement de mettre Dieu à la première place dans leur vie, mais aussi d’aimer le prochain, quel qu’il soit.

Ils découvrent alors que le Seigneur ressuscité tient ses promesses : «Donnez et il vous sera donné », « Demandez et vous recevrez ». Au bout de quelques mois, des centaines de personnes ont voulu partager leur Idéal. Ils ont compris que les paroles de l’Évangile sont vraies et universelles.

Après cette première expérience à Trente, des communautés similaires sont nées. « Le L’Évangile nous remplit d’amour, mais il exige tout de nous. Il nous fait accueillir Jésus dans la souffrance, là où il faut aimer Jésus crucifié», répète sans cesse Chiara Lubich.

Un mouvement est né qui a traversé les frontières de tous les continents et de toutes les Églises et a été accepté par les fidèles de différentes religions.

La règle d’or, à la base du désir de fraternité

Dans une autre vidéo de 2002, Chiara Lubich explique qu’elle s’est toujours sentie à l’aise avec les membres d’autres religions : « Nous j’ai tellement de choses en commun et la différence m’attire. Je ressens un grand désir de fraternité lorsque je rencontre des membres d’autres religions , » elle dit.

Elle souligne l’importance du « Golden Règle » – « Faites aux autres ce que vous voudriez qu’ils vous fassent » – ce qui est commun à toutes les religions. Cette norme que le Saint-Esprit a déversée dans nos cœurs est un résumé de toutes les lois bibliques. Elle appelle à l’estime mutuelle et constitue la base pour vivre une fraternité universelle. Cependant, pour ceux qui ne savent pas ce que signifie aimer, il est impossible de construire la fraternité. « À aimer, c’est mourir à son ego, sortir de soi et écouter les autres pour les servir. C’est ainsi que commence le dialogue,» insiste-t-elle.

Dans une vidéo de 1998, Chiara Lubich explique en outre qu’un « charisme» est un don de Dieu pour réaliser quelque chose de spécifique. Il s’est manifesté à elle comme une grande lumière qui a éclairé une nouvelle façon de comprendre l’Évangile, en le soulignant comme quelque chose à vivre. Cette spiritualité, centrée sur l’amour de Dieu et du prochain, trouve un écho auprès des fidèles des religions.

L’art d’aimer

A Caux, au-dessus de Montreux en Suisse, Chiara Lubich a été invitée le 29ème juillet 2003 pour la présenter « l’art d’aimer ». Pour les chrétiens, cet art possède plusieurs qualités. C’est d’abord participation à l’amour de Dieu. En temps de guerre, elle a compris que Dieu seul ne passe pas, alors que tout s’écroulait. Dieu est un Père et nous devons lui répondre en tant que fils et filles en faisant sa volonté. Le premier souhait d’un père est que ses enfants s’aiment, sans discrimination.

Alors « devenir un » avec les autres, en assumant leurs souffrances et leurs joies, en entrant dans l’autre, en « vivre l’autre », en se videant de soi et en acquérant une attitude d’apprentissage.  » Devenez un : ces mots contiennent le secret du dialogue. Cela nécessite que nous chassions de notre cœur tout ce qui nous empêche de nous identifier aux autres. Il faut être « pauvre en esprit ». Cela prépare notre interlocuteur à nous écouter», déclare Chiara Lubich.

Une autre exigence est de prendre l’initiative d’aimer. C’est un risque, mais Dieu nous aime ainsi. Nous avons été créés comme un cadeau l’un pour l’autre. Jésus nous a donné l’exemple, il a donné sa vie pour nous, pécheurs.

Ce mode de vie est intimidant si nous sommes isolés, mais ensemble, l’impossible devient possible. La présence de Dieu parmi nous, fruit de notre amour mutuel, dynamise tout, comme Jésus le promet lorsqu’il dit que là où deux ou trois sont rassemblés en son nom, il reste au milieu d’eux (cfr Mt 18, 20).

Enfin, nous devons constamment nous rappeler que nous ne pouvons rien réaliser de bon sans accepter la souffrance, en un mot accepter la croix. Il ne s’agit pas d’une théorie, mais d’une expérience vécue pendant de nombreuses années avec des chrétiens d’horizons très divers.

Photo: Chiara Lubich avec un rabbin de Buenos Aires

Autres articles sur cette conférence : https://www.hoegger.org/article/one-human-family/

Publié à l’origine dans The European Times.

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